Trop dur

Trop dur

Messagede GG le 15 Juil 2008, 10:13

On étouffe, dans un masque à gaz.
Lorsqu'il y a l'alerte au gaz, on se jette sur son masque en se demandant s'il va bien protéger ou si on va avoir les poumons brûlés.
Puis on y étouffe; c'est atroce, mais on ne peut pas l'enlever.
Souvent, la plaine entière était couverte de ce gaz.

J'ai encadré des hommes pour démazouter des plages; ils devaient porter des masques. C'était très pénible, mais c'était limité dans le temps.
Alors que les poilus subissaient ces bombardements pendant des jours.

Cloche installée près d'un abri de guetteur pour lui permettre de signaler l'arrivée d'une nappe gazeuse; dès qu'elle sonne, les hommes doivent mettre les masques protecteurs. L'Illustration, 1916
Image
Cliquer sur l'image pour l'agrandir.
GG
 

dur !

Messagede Une bretonne de Cergy le 15 Juil 2008, 10:32

Mon grand-père breton ne parlait pas bien le français, lorsqu'il a été mobilisé pour la guerre de 14.
Lui et ses copains ne comprenaient pas toujours les ordres qu'on leur donnait.
Plusieurs ont été fusillés : on leur disait de se mettre à un endroit; ils s'y mettaient. Mais au bout d'un certain temps, ils ne savaient pas ce qu'ils faisaient là et ils s'en allaient.
Ils étaient alors traités en déserteurs et fusillés.
Une bretonne de Cergy
 

les forêts

Messagede Natte le 28 Juil 2008, 22:41

Ma famille est originaire de Lorraine, où habitent toujours mes grands-parents.
Il y a de magnifiques forêts, dans toute l'ancienne zone des combats, Verdun, etc.
Avant, tout ça était cultivé.
Mais il y a eu trop de métaux dans le sol, celui-ci est devenu impossible à cultiver. Donc tout a été laissé comme ça. D'où les forêts.
Natte
 

Mort comment ?

Messagede Ouarda le 20 Sep 2008, 18:11

Le père de mon mari était de la région d'Oran. Il avait été mobilisé par la France en 1914.
Un jour, sa femme a vu des militaires arriver, qui lui ont dit que son mari avait été fusillé. Elle ne parlait pas bien le français, elle n'a pas osé poser de question.
Si bien que cette pauvre femme n'a jamais su ce qui était réellement arrivé : par qui avait-il été fusillé ? par les français ou par les allemands ?
Lorsqu'il a été question, à la télé, des déserteurs ou des simulateurs fusillés, elle y a repensé, et sa famille avec elle.
Mais elle a touché une pension de veuve de guerre et ses enfants étaient pupilles de la nation.
Ouarda
 

Mort comment ?

Messagede Fille du vent. le 20 Sep 2008, 18:24

Ouarda, il n'y a aucun doute pour ton beau-père.
Puisque sa veuve a touché sa pension de veuve de guerre, c'est que son mari a été tué par l'ennemi.
Les veuves de gens fusillés par la France n'ont pas eu de pension. Par contre, il y a l'histoire d'un homme qui avait été fusillé par les français , sa femme n'avait pas de pension, au départ. Mais quand il a été réhabilité, sa femme a touché la pension : c'est l'histoire du "Pantalon"
Fille du vent.
 

Re: Trop dur

Messagede Une sénégalaise de Cergy le 20 Sep 2008, 18:43

Le pire, c'est quand on ne sait pas ce qui est arrivé : c'est ce que me disait ma grand-mère.
On lui avait dit seulement que son mari était "disparu". Elle n'a jamais su s'il était mort ou vivant. C'est très dur de vivre avec ça.
Une sénégalaise de Cergy
 

Re: Trop dur

Messagede tamara le 21 Oct 2008, 18:33

J'ai lu avec intérêt l'article sur les masques à gaz ... en effet mon vieux médecin de Marseille, le docteur Bc, avait été gazé en 1917 à l'ypérite dans le nord de la France, poumons fortement brûlés ... Il ne cessait de dire qu'il ne devait son salut qu'à des maxi-doses de suppositoires d'Eucalyptine LeBrun .... Il s'est occupé de ma mère très fragile des poumons et l'a "gavée" de ce produit ... et encore aujourd'hui on trouve dans ma pharmacie des Eucalyptine LeBrun. Je remercie GG de me donner l'occasion de rendre hommage à cette grande âme dont le but était de soigner l'âme et le corps de ses malades avec un sourire plein de bonté (il ressemblait physiquement au Dr Sweitzer). Il est mort à 84 ans vers 1975 après avoir professé jusqu'à 82 ans (cet "ancien gazé" grimpait encore à 80 ans les escaliers aux tomettes rouges des vieilles maisons marseillaises). C'était un médecin extraordinaire qui ne comptait pas son temps et ne prenait que le tarif imposéet et encore ... si les personnes étaient trop pauvres ou au chômage il ne les faisait pas payer...
Tamara
tamara
 

Re: Indescriptible

Messagede Christine le 28 Oct 2008, 17:50

Mon arrière grand-père était un homme issu du milieu des petits artisans de Paris. Il a parlé de la guerre de 14-18 à ma mère quand elle avait 11-12 ans, c'est à dire juste après la guerre de 39-45. Ma mère m'a raconté que la guerre lui avait volé son enfance, qu'elle avait trop vécu dans la peur et la faim. Elle m'a dit qu'a plus de 20 ans, quand elle allait au cinéma, elle ne pouvait pas regarder les films de guerre avec des allemands tellement elle avait peur.

Mon arrière grand-père donc était rentré jeune dans l'armée et il avait passé des concours. Il a travaillé toute sa vie pour passer des concours. Pendant la guerre de 14-18 mon arrière grand-mère a été obligée de travailler car il n'y avait pas assez d'argent. Son mari était commandant. Il a fait la bataille de la Marne. Il a raconté ça à ma mère avec horreur en lui disant que c'était indescriptible. Il lui a expliqué qu'on vivait avec les morts. Pour lui c'était l'horreur des horreurs. Il disait : " C'était terrible, tu ne peux pas imaginer". Ils ne pouvaient pas enterrer les morts, marchaient dessus. Il y avait de gros rats.

Il lui a aussi raconté qu'il partait en premier devant ses hommes, mais qu'il avait remarqué qu'il y avait certains officiers qui partaient en dernier.
Il disait à ma mère que c'était vraiment la tuerie, qu'il fallait beaucoup de courage pour faire cette guerre.

Un jour un obus a éclaté près de lui et il a reçu un gros éclat dans la cuisse. Le médecin a dit qu'il était fichu parce qu'il avait perdu trop de sang, mais quelqun a insisté pour qu'on le soigne quand même. On a voulu l'amputer mais finalement le chirurgien a réussi à sauver sa jambe. Après il a toujours boité, il lui restait des éclats d'obus dans la cuisse et il marchait avec une canne.


Christine
Christine
 


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