Re: Le Traité de Versailles, ses conséquences.

[Nassif Al-Jibouri, à Cergy]

Réflexions de Nassif Al-Jibouri, habitant de Cergy.


Je voudrais témoigner des conséquences de la première guerre mondiale sur notre région (le Proche Orient).

L'empire ottoman était considéré comme l'homme malade de l'Orient. Cet empire faisait la guerre avec l'Allemagne, contre la France, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis....

La Grande-Bretagne a depuis des siècles, de grands intérêts économiques dans cette région. A la veille de la première guerre mondiale, elle commençait à mobiliser localement ses troupes.

Entre autres, le Chérif de La Mecque, l'émir hachémite Hosseïn Ibn Ali.

Pour qu'il se révolte contre l'empire ottoman, les anglais lui promirent un royaume arabe uni et indépendant de cet empire ottoman (Turquie).

Pour cela, la Grande-Bretagne a envoyé des émissaires comme Laurence d'Arabie, pour aider le chérif Hosseïn contre les Turcs. Le chérif Hosseïn avait une totale confiance dans la Grande-Bretagne. Il a transmis toutes les correspondances et les rencontres entre lui et les Turcs, à Londres, par l'intermédiaire de Laurence d'Arabie.

La grande surprise, pendant le déroulement de la guerre, vint aux oreilles du chérif Hosseïn quand il apprit qu'il y avait un traité secret entre la Grande-Bretagne et la France pour partager le Proche Orient arabe selon les accords de Sykes-Picot, accords secrets signés le 16 mai 1916, du nom des deux ministres des affaires étrangères de la Grande-Bretagne et de la France de l'époque.

A la fin de la première guerre mondiale, la Grande-Bretagne a abandonné le chérif Hosseïn et a partagé le Proche Orient avec la France. Par exemple l'Irak, un pays qui est dessiné par la Grande-Bretagne avec des frontières précises.

Donc l'Irak est passé sous mandat anglais, comme la Palestine; par contre la Syrie ( y compris Liban) est passée sous mandat français.

Les Kurdes se trouvaient partagés entre l'Irak, l'Iran, la Syrie et la Turquie. Ils se sont mobilisés pour envoyer des négociateurs dans les pays européens et à la Société des Nations à New-York, pour essayer d'obtenir la création d'un état Kurde.

Mais la Grande-Bretagne avait découvert un intérêt vital dans le nord de l'Irak, en voyant la flamme éternelle du pétrôle à Kirkouk. Cela l'a incitée à abandonner l'idée d'un état kurde. (Traité de Sèvres)

Donc la paix, c'est un phénomène très important, mais elle doit être juste. L'Histoire nous a montré que la paix imposée contre les pays qui perdent la guerre peut être la préparation d'une autre guerre plus catastrophique que la première.

Le droit des peuples et des nations doit être préservé d'une façon équitable.

Nous devons faire très attention de voir l'équation fort/faible, car les faibles peuvent être forts plus tard et inversement.